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Edward W. Saïd, voix de la cause palestinienne, s'est éteint à New York by g kohler 26 September 2003 11:45 UTC |
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obituary from Le Monde (Paris, France) 25sep03 xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Edward W. Saïd, voix de la cause palestinienne, s'est éteint à New York LEMONDE.FR | 25.09.03 | 18h34 . MIS A JOUR LE 25.09.03 | 22h22 Auteur de "L'Orientalisme" et de "La Question palestinienne", l'intellectuel et écrivain américano-palestinien a sans relâche défendu l'idée d'un Etat palestinien souverain, critiquant Israël mais aussi la direction palestinienne. Le célèbre intellectuel Edward W. Saïd, professeur à l'Université Columbia, critique littéraire et principal porte-parole aux Etats-Unis de la cause palestinienne, est mort mercredi 24 septembre, a annoncé jeudi son éditeur, Shelley Wanger. Il avait 67 ans. Il s'est éteint dans un hôpital de New York, victime d'une leucémie chronique lymphoïde dont il souffrait depuis le début des années 1990. L'intellectuel et écrivain était une figure palestinienne reconnue, qui s'était à plusieurs reprises opposé à l'appareil palestinien et particulièrement à Yasser Arafat. Il naît le 1er novembre 1935 à Jérusalem, fils d'une Palestinienne protestante de famille aisée et d'un riche commerçant palestinien chrétien, devenu américain. Arrivé au Caire avec sa famille en 1947, il part ensuite à 17 ans étudier aux Etats-Unis. D'abord diplômé de Princeton, il obtient ensuite un doctorat en littérature comparée à Harvard. En 1963, il commence à enseigner à l'Université Columbia de New York. Après la défaite arabe de juin 1967, il s'attèle à la tâche de faire connaître la cause de son peuple aux Etats-Unis. Edward Saïd entre en 1977 au Conseil national palestinien (CNP) et tente en vain de persuader la direction de l'OLP de l'importance de la diaspora palestinienne. En 1978 paraît L'Orientalisme, son livre le plus connu. Dès 1979, dans La Question palestinienne, il critique la manière dont l'OLP et les pays arabes traitent la question palestinienne. Il a écrit sans relâche sur la cause palestinienne, mais également sur plusieurs autres sujets, de la littérature anglaise, sa spécialité scolaire, à la musique et à la culture. Parmi ses ouvrages les plus célèbres figurent Après le dernier ciel, en 1986, Elaborations musicales, en 1991, et L'Impérialisme culturel, en 1993. CRITIQUES ENVERS YASSER ARAFAT Edward W. Saïd était très critique à l'égard d'Israël, à qui il reprochait le mauvais traitement infligé aux Palestiniens. Il avait suscité une polémique en 2000, lorsqu'il avait jeté une pierre vers un poste-frontière israélien sur la frontière libanaise. Il y a deux ans, il écrivait après une visite à Jérusalem et en Cisjordanie que "la volonté israélienne d'accroître l'exclusion et la xénophobie envers les Arabes" n'avait fait que renforcer la détermination palestinienne. "La Palestine et les Palestiniens demeurent, en dépit des efforts mis en ouvre dès l'origine par Israël pour se débarrasser d'eux ou les circonscrire à un point tel qu'ils en seraient rendus insignifiants", avait-il écrit dans l'hebdomadaire cairote de langue anglaise Al-Ahram. Mais l'intellectuel était tout aussi critique envers Yasser Arafat et la direction palestinienne. Il s'en prend à Yasser Arafat après la signature des accords d'Oslo, en 1993, estimant que le chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a signé un texte défavorable aux Palestiniens. Dans une conférence prononcée à l'université de Tufts, il lança qu'Arafat et l'Autorité palestinienne "sont devenus des collaborateurs volontaires de l'occupation militaire israélienne, une sorte d'équivalent palestinien du gouvernement de Vichy". En 1991, il quitte l'instance dirigeante palestinienne, mais poursuit le combat. Saïd, qui avait créé avec le chef d'orchestre israélo-argentin Daniel Barenboïm le West Eastern Divan, un orchestre rassemblant des musiciens de tout le Proche-Orient, se battait pour la création d'un Etat palestinien souverain, où vivraient deux peuples déjà très imbriqués. Il affirmait qu'Israéliens et Palestiniens vivaient dans "un Etat binational de fait, l'apartheid en plus". Dans le magazine américain Commentary, l'universitaire israélien Justus Reid Weiner avait lancé une polémique en accusant Edward W. Saïd d'avoir menti sur son histoire personnelle pour renforcer sa stature de porte-parole de la cause palestinienne. Selon Justus Reid Weiner, Edward Saïd avait prétendu avoir été expulsé de Palestine, alors que sa famille vivait en réalité au Caire avant même la fondation de l'Etat d'Israël. Edward W. Saïd avait répondu qu'il ne s'était jamais décrit personnellement comme un réfugié, qu'il n'avait jamais nié avoir passé la majeure partie de son enfance en Egypte et au Liban, mais que beaucoup de ses relations avaient été délogées de Palestine quand Israël avait été créé. Dans Al-Ahram, il écrivait : "Ce qui m'a poussé à dénoncer la situation difficile des réfugiés, c'est précisément que je n'en ai pas souffert à titre personnel et que je me suis donc senti l'obligation de soulager les souffrances de mon peuple." Avec AFP et AP
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