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bombing civilians in Kandahar
by g kohler
21 November 2001 23:44 UTC
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from Le Monde -
Bombing of Kandahar --
translation of note [a] = bombing 20 hours a day
 (for comparison - the bombing of Guernica 1937 lasted approx. 4 hours)
translation of note [b]= "Many people are buried in the rubble of their houses."
translation of note [c] = "The American and British bombings destroy everything."
 
  mercredi 21 novembre 2001
  • LE MONDE | 21.11.01 |                                                           
 
En zone talibane, des réfugiés racontent les bombardements de Kandahar et les
exactions contre les Pachtounes à Mazar-e-Charif
 
Spin boldak (province de Kandahar) de notre envoyée spéciale
 
Fazel Mohammed a encore les yeux rougis et l'air hébété. Serviteur au bureau des
douanes de Kandahar, il a, dans une nuit de cauchemar, il y a cinq jours, perdu à la
fois sa femme, ses trois enfants et ses beaux-parents. "Deux bombes sont tombées sur
la maison de mon beau-père à 11 heures du soir", raconte-t-il, dans le camp de
 réfugiés Mohammed Bin Rachid al-Maktoum, à la sortie de Spin Boldak, sur la route de
Kandahar. Fazel Mohammed, la trentaine, avait envoyé sa famille chez son beau-père,
 
Abdul  Shakur, lui  aussi, a fui les bombardements de Kandahar. "Il n'y a pas de paix à Kandahar, dit-il. Toutela nuit, tout le jour, ils bombardent. [a]Le jour où je suis parti, cela a duré pendant
vingt heures",
affirme cet homme d'une soixantaine d'années, réfugié sous une tente
avec ses deux femmes, dont la veuve de son frère, et ses neuf enfants.
Abdul Shakur, qui vendait des colifichets sur une charrette dans la rue, vivait en
face de la maison du chef suprême des talibans, le mollah Mohammed Omar, à Loya
Wala. "Par crainte, nous dormions dehors, raconte-t-il ; mais, dans la nuit, des
bombes sont tombées et des éclats ont atteint deux de mes enfants." Rashid, deux ans
et Saqina, trois ans, sont morts. "Tous les petits pleuraient... Je ne savais plus
 quoi faire ; j'ai décidé de partir, poursuit Abdul Shakur.
[b]Beaucoup de gens sont
 enterrés sous les décombres de leur maison."
Malgré la proximité, Abdul Shakur n'a
  jamais vu le mollah Omar et ne sait pas si quelqu'un habitait la maison ces derniers  jours.
 
 L'intensité des bombardements de Kandahar, chaque réfugié, interrogé en toute
 liberté, la confirme. "Je pense que ce n'est plus ma tête, que c'est celle de
quelqu'un d'autre", affirme Kamela, échouée ici avec son mari en chaise roulante
 depuis un bombardement de l'ex-armée rouge au temps du djihad. "Je n'ai pas dormi
 depuis des nuits. [c] Les bombardements américains et britanniques détruisent tout." Ces
 réfugiés de Kandahar ne parlent pas politique. Visiblement choqués par ce qu'ils ont
 vécu, ils ne veulent plus qu'une chose : la fin de leur malheur.
 
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