< < <
Date Index > > > |
Why the anti-globalists are gaining ground (Le Monde) by g kohler 08 November 2003 12:40 UTC |
< < <
Thread Index > > > |
Eric Le Boucher writes in his column about the popular successes of the altermondialistes and antimondialistes (anti-globalization movement): [quote, my translation] "But their succes arises primarily out of the failure by the social-democrats themselves of offering a valid response to globalization. The ideological vacuum is not only at the extreme left. It is also at the centre-left . . ." [end quote] Gert the article from Le Monde: xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx par Eric Le Boucher Pourquoi les antimondialistes gagnent du terrain LE MONDE CHRONIQUE DE L'ÉCONOMIE N'en déplaise aux dirigeants du Parti socialiste, si les thèses des mouvements alter et antimondialisation séduisent tant les opinions, ce n'est pas seulement à cause de leur populisme. Oui, ils surfent sur les mécontentements de façon opportuniste. Oui, ils occultent tous les bénéfices économiques de l'ouverture des frontières, notamment pour les centaines de millions de travailleurs du tiers-monde dont les fabrications s'exportent aux Etats-Unis et en Europe. Oui, ils dénoncent les compromis des partis de gouvernement et s'arrogent, totalement indûment, le droit de représenter "l'intérêt général" mieux qu'eux. Oui, ces mouvements bombardent la mondialisation libérale de critiques sans rien proposer comme alternative constructive et cohérente. Oui, trois fois oui. Mais leur succès provient d'abord de l'échec des sociaux-démocrates eux-mêmes à présenter une réponse valable aux excès de la mondialisation. Le vide idéologique n'est pas qu'à l'extrême gauche. Il est aussi au centre gauche : l'idée fondamentale des socialistes, à savoir la nécessité de "contrôler les marchés" par une "régulation mondiale", s'est fracassée sur l'histoire. HOSTILE AU MULTILATÉRALISME Est-ce un effet de l'élection de George W. Bush et l'arrivée au pouvoir d'une administration américaine hostile à toute forme de multilatéralisme ? Sans doute. Est-ce une conséquence du 11 septembre, qui a modifié l'ordre des priorités ? Peut-être. Est-ce l'incapacité des Européens à s'entendre pour peser ? Sûrement. En tout cas, les belles idées de "régulation" sont, sur tous les dossiers, en recul. Premier chapitre de "la nouvelle gouvernance mondiale" qu'appelaient les sociaux-démocrates de leurs voeux : renforcer le pouvoir et les moyens des différentes organisations internationales existantes (Fonds monétaire international, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce, Organisation pour l'agriculture et l'alimentation, Organisation mondiale de la santé, Bureau international du travail, Unesco) et les coiffer par une institution nouvelle qui constituerait un embryon de "gouvernement mondial". Laquelle ? Soit le G20 (le G8 plus les grands pays comme l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine ou l'Inde), soit – solution française – un conseil de sécurité économique de l'ONU. Les Etats-nations auraient alors le bon niveau pour répondre aux marchés globalisés. Qu'en est-il de ces propositions ? Plus aucun gouvernement n'en parle. L'échec est patent. Bill Clinton a bien essayé de mobiliser le G20 lorsqu'il était à la Maison Blanche, mais il a dû renoncer. Depuis, règne une hégémonie américaine assumée que permettent à la fois la division européenne mais aussi les hésitations et l'inexpérience à ce niveau des pays émergents. Quant aux agences spécialisées, elles n'ont rien gagné. L'OMS est contournée par les Américains dans leur lutte contre le sida en Afrique et l'OMC est paralysée par son dernier échec à Cancun, où Nord et Sud se sont affrontés sans parvenir à un compromis. L'OMC, où chaque pays dispose d'une voix, était mise en avant par les socialistes comme le modèle d'organisation démocratique. Ses jugements, y compris contre les Etats-Unis, paraissaient dessiner une évolution essentielle vers plus de justice. Après Cancun, on assiste partout à un retour du bilatéralisme et plus personne ne croit à la possibilité de faire fonctionner une assemblée de 150 pays où chacun a droit de veto. La belle idée a capoté. L'avenir du multilatéralisme commercial, en tout cas de ce type, est menacé. PARIS N'INSISTE PAS Deuxième chapitre des tenants de la régulation : agir au niveau régional, en particulier européen, en cas de difficultés au niveau mondial. Or, l'échec est là, encore cinglant. Toute idée de "gouvernement économique européen" est combattue par une majorité d'Etats de l'Union emmenés par la Grande-Bretagne. La France de Jacques Chirac, il est vrai, n'in! siste guère dans les faits : Paris ne peut violer les règles communes sur le déficit budgétaire et vanter, dans le même temps, le fédéralisme économique. Reste, troisième volet, l'installation d'un nouvel ordre monétaire international. La nécessité de domestiquer les marchés de capitaux est née après la crise asiatique de 1997 et ses répliques, au sens sismique, au Mexique, en Russie et en Amérique latine. S'appliquant au coeur des mécanismes du capitalisme financier, les réflexions portaient sur l'architecture générale, sur le rôle du FMI, sur les marchés eux-mêmes, en particulier les plus volatils que sont les produits dérivés. On note ici quelques progrès. Le FMI a abandonné les principes très orthodoxes du "consensus de Washington" qui fixaient sa conduite. Il ne préconise plus d'arrimage des monnaies sur le dollar pour combattre l'inflation. Plus généralement, il pondère ses exigences (ses "conditionnalités" dans le jargon) par des considérations politiques. Autre changement important du système financier : les prêts obligataires aux pays émergents sont maintenant accompagnés d'une clause dite "d'action collective", qui évite qu'en cas de pépin tous les créditeurs se ruent ensemble vers la sortie, précipitant la faillite du pays. Mais, pour l'essentiel, la "régulation internationale des marchés" reste à l'état de voeu pieux. PROTECTIONNISME En 1930, la crise est passée par contagion d'un pays à un autre faute d'avoir mis en place le système institutionnel mondial capable de faire barrage. Il en est sorti une longue période de protectionnisme et de nationalisme militant. Aujourd'hui, l'Amérique n'agit que selon son seul intérêt, et les mouvements antimondialistes tiennent un discours de plus en plus souverainiste. Contre cette logique de fermeture en marche, l'espoir vient des pays gagnants de la mondialisation, comme le Brésil, qui doivent acquérir une doctrine globale et savoir la défendre au niveau international. A moins que les sociaux-démocrates se remettent au travail et inventent un programme crédible. Eric le Boucher . ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 09.11.03
< < <
Date Index > > > |
World Systems Network List Archives at CSF | Subscribe to World Systems Network |
< < <
Thread Index > > > |