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bacardi connection (fwd)
by Peter Grimes
07 May 2001 12:58 UTC
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16Nov2000 BAHAMAS: La Bacardi Connection. 

Par Propos recueillis par Chantal Samson.

Hernando Calvo Ospina, auteur de "Rhum Bacardi", met à mal la respectabilité
de la multinationale Bacardi. Financement d'actes terroristes, manipulation
de parlementaires américains, violation des règles commerciales
internationales: son livre se lit comme un polar.
La couverture est noire, le titre rouge sang. Il est question de mort dans
le livre d'Hernando Calvo Ospina, journaliste colombien vivant entre Anvers
et Paris, et auteur régulier de la maison d'édition EPO (1). "Ci-joint un
mémorandum de la CIA décrivant un complot pour assassiner Castro, qui
impliquerait des éléments étatsuniens de la mafia et qui serait financé par
Pepín Bosch..." Ce document, daté de 1964 et totalement déclassifié en 1998
par le Conseil national de sécurité des Etats-Unis, désigne comme généreux
donateur l'ex-président du groupe Bacardi, leader absolu sur le marché
mondial du rhum avec 19,6 millions de caisses produites l'an dernier.
Hernando Calvo Ospina, qui se présente comme un "auteur engagé" - il l'est,
indiscutablement -, fait voler en éclat la réputation de la multinationale,
dont les actifs cubains furent nationalisés par Fidel Castro en 1960. A
cette date, toutefois, elle avait déjà évacué de l'île son bien le plus
précieux, la marque Bacardi, et initié la délocalisation de la production
vers le Mexique et Porto Rico.
"Au milieu des années 70, le grand chef de la compagnie Bacardi décida de
bombarder les raffineries de pétrole récemment nationalisées. José Pepín
Bosch était sûr que s'il plongeait Cuba dans les ténèbres un état subversif
national serait créé. Pepín acheta un vieux B-26. Le hasard veut que ce soit
justement l'avion préféré de la force aérienne de la CIA lors de ses
agressions contre Cuba. Le patron de Bacardi emmena l'engin jusqu'au Costa
Rica avec l'intention de lancer son plan terroriste à partir de là. Nouvel
hasard: ce pays était l'un de ceux que l'Agence et ses mercenaires
utilisaient comme tremplin pour leurs attaques. (...) Par chance, l'action
fut dévoilée à temps. Face au scandale, le gouvernement de San José demanda
de retirer le bombardier et le fameux plan, ayant perdu ses ailes, tomba à
l'eau." Les temps ont changé, pas la stratégie de la multinationale du rhum,
qui s'est encore vitaminée avec la reprise du groupe Martini & Rossi en
1993. "Bacardi veut en finir avec la révolution cubaine et elle ira jusqu'au
bout", martèle Hernando Calvo Ospina.
Tendances. Vous présentez Bacardi comme un instrument de la politique
étrangère américaine. Quelle est sa stratégie ?
Hernando Calvo Ospina. Financer conjointement un travail politique légal et
des actions terroristes clandestines par le truchement d'associations
anti-castristes. Bacardi a mis sur pied et financé, dès 1964, la
Représentation cubaine en exil, puis, en 1981, avec d'autres riches exilés
cubains, la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA). Plusieurs
dirigeants et actionnaires de la multinationale y occupent des places de
choix. Clara María del Valle, petite-fille d'une Bacardi, est devenue
sous-directrice exécutive de la FNCA en 1999 et Manuel Jorge Cutillas,
ex-CEO de Bacardi, compte parmi ses administrateurs. Durant la présidence de
Reagan, la Fondation a financé des actions terroristes à Cuba, mais aussi au
Nicaragua et en Angola. Elle fut une pièce maîtresse du "Projet Démocratie"
de Reagan, qui mena une guerre secrète en Amérique centrale et partout où
menaçait de poindre un régime communiste. C'est ainsi que la Fondation a
financé le travail d'image de Jonas Savimbi, dirigeant de l'UNITA (ndlr,
Union nationale pour l'indépendance de l'Angola), aux Etats-Unis. Après
l'effondrement du bloc socialiste en Europe, la FNCA a oeuvré pour que la
Russie suspende toute aide économique à Cuba. Devant les caméras de
télévision, les délégués de la Fondation ont trinqué au rhum Bacardi avec
l'ex-ministre russe des Affaires étrangères Andrei Kozyrev. Un document
interne de la Fondation met à jour très clairement la position de cette
dernière dans sa lutte contre le régime cubain: Nous n'hésiterons devant
rien ni personne; nous ne le souhaitons pas, mais si le sang doit couler, il
coulera. Aux Etats-Unis plus encore qu'en Europe, les intérêts politiques se
mêlent aux intérêts économiques, mais le paradoxe de l'histoire, ici, c'est
que Bacardi n'est pas une entreprise américaine puisqu'elle est enregistrée
aux Bahamas !
Comment expliquez-vous justement qu'elle ait ce pouvoir d'influence ?
C'est le pouvoir de l'argent, tout simplement. Numériquement peu importants,
les exilés cubains concentrés à Miami apportent jusqu'à 15 % des fonds pour
les campagnes électorales du Congrès, à quoi il faut ajouter les paquets de
dollars qui s'échangent en dessous de la table. Parmi les parlementaires se
trouvent quelques fidèles irréductibles de la minorité cubaine. La loi
Helms-Burton est taillée sur mesure pour défendre les intérêts de Bacardi.
Parmi ses rédacteurs figurent Ignacio Sánchez, avocat de Bacardi à New York,
et Otto Reich, conseil de la multinationale aux Bahamas et aux Bermudes. Ce
texte va à l'encontre des lois et règlements internationaux et fait fi de la
libéralisation de l'économie.
Un pas supplémentaire a été franchi avec le vote de la Section 211, une
dizaine de lignes incorporées à la dernière minute dans le projet de loi
budgétaire de 1999 et passées inaperçues du plus grand nombre. Cet
amendement stipule que les tribunaux américains ne peuvent reconnaître aucun
droit sur une marque ou une patente à une entreprise étrangère, en connexion
quelconque avec les propriétés nationalisées par le gouvernement
révolutionnaire de Cuba. Il lève aussi toute protection des marques ayant
appartenu à des Cubains antérieurement à leur exil, même si elles sont
tombées dans le domaine public. Un tel texte vise directement le groupe
français Pernod Ricard et son associé cubain Havana Rum and Licours (voir
encadré sur la guerre du rhum). L'Union européenne a porté l'affaire devant
l'Organisation mondiale du commerce car la Section 211 viole les
dispositions internationales liées à la protection des marques. Si l'Europe
devait ne pas obtenir gain de cause dans cette affaire, ce serait la
débâcle. A la place de Castro, je me mettrais à produire du Coca-Cola !
Ces méthodes risquent bien de ternir l'image du groupe.
Bacardi a commis une grande erreur politique en croyant que la chute du
rideau de fer provoquerait celle du régime castriste. Elle a donné un visage
public à sa contestation, mais Fidel Castro a survécu. En 1993, Manuel
Cutillas a participé activement à la création du Conseil des affaires
Etats-Unis/Cuba, chargé de veiller à la transition économique de l'île,
redevenue "démocratique et libérale". Si l'on s'en tient aux préceptes de la
loi Helms-Burton, les entreprises qui ont "trafiqué" avec des propriétés
nationalisées seront un jour redevables de leurs actions. Imaginez-vous
Pernod Ricard payer, demain, pour chaque bouteille commercialisée et la
chaîne hôtelière espagnole Sol-Melia pour chaque touriste accueilli ? Ce qui
pose problème à Bacardi et à ses alliés politiques, c'est la croissance des
investissements étrangers, principalement européens, car ceux-ci
raffermissent indirectement le régime cubain. Dans le monde économique
américain, de plus en plus de voix se disent favorables à la levée du
blocus: il faut savoir que quelque 600 marques étatsuniennes sont
enregistrées à Cuba.
Depuis quelques années, Bacardi insiste, dans sa stratégie de communication,
sur sa "cubanité". Pourquoi ce double visage ?
Parce que le groupe franco-cubain Havana Club Holding lui taille des
croupières. On n'a jamais vu de campagne publicitaire d'une telle ampleur
mettre en avant l'origine du produit alors qu'aucun de ses composants n'est
fabriqué dans le lieu en question. Ni la liqueur ni le verre ni l'étiquette
! La décision rendue, fin 1999, par un tribunal espagnol et interdisant au
groupe la diffusion de spots télé pour son mélange "Cuba Libre" en canette,
pourrait ouvrir la voie à d'autres actions judiciaires.
(1) Rhum Bacardi. CIA, Cuba et mondialisation, par Hernando Calvo Ospina,
EPO, 2000.

Propos recueillis par Chantal Samson.
(c) TRENDS/TENDANCES 2000. 
Quelle: TRENDS / TENDANCES 11/2000 P50 


        ----------
        Von:  Peter Grimes [SMTP:p34d3611@jhu.edu]
        Gesendet:  Samstag, 5. Mai 2001 09:32
        An:  WSN
        Betreff:  Bush's man at the UN: a slice of Negroponte's "career"



        NEW RIPPLES IN AN EVIL STORY
        by Sister Laetitia Bordes, s.h.

        John D. Negroponte, President Bush's nominee as the next ambassador
to
        the United Nations?  My ears perked up.  I turned up the volume on
the
        radio.  I began listening more attentively.  Yes, I had heard
correctly.
        Bush was nominating Negroponte, the man who gave the CIA backed
Honduran
        death squads open field when he was ambassador to Honduras from 1981
to
        1985.

        My mind went back to May 1982 and I saw myself facing Negroponte in
his
        office at the US Embassy in Tegucigalpa.  I had gone to Honduras on
a
        fact-finding delegation.  We were looking for answers.  Thirty-two
women
        had fled the death squads of El Salvador after the assassination of
        Archbishop Oscar Romero in 1980 to take refuge in Honduras.  One of
them
        had been Romero's secretary.  Some months after their arrival, these
women
        were forcibly taken from their living quarters in Tegucigalpa,
pushed
        into a van and disappeared.  Our delegation was in Honduras to find
out
        what had happened to these women.  John Negroponte listened to us as
we
        exposed the facts.  There had been eyewitnesses to the capture and
we
        were well read on the documentationthat previous delegations had
gathered.
        Negroponte denied any knowledge of the whereabouts of these women.
He
        insisted that the US Embassy did not interfere in the affairs of the
        Honduran government and it would be to our advantage to discuss the
        matter with the latter. Facts, however, reveal quite the contrary.
        During Negroponte's tenure, US military aid to Honduras grew from $4
        million to $77.4 million; the US launched a covert war against
Nicaragua
        and mined its harbors, and the US trained Honduran military to
support
        the Contras.

        John Negroponte worked closely with General Alvarez, Chief of the
Armed
        Forces in Honduras, to enable the training of Honduran soldiers in
        psychological warfare, sabotage, and many types of human rights
        violations, including torture and kidnapping. Honduran and
Salvadoran
        military were sent to the School of the Americas to receive training
in
        counter-insurgency directed against people of their own country. The
CIA
        created the infamous Honduran Intelligence Battalion 3-16 that was
        responsible for the murder of many Sandinistas.  General Luis Alonso
        Discua Elvir, a graduate of the School of the Americas, was a
founder and
        commander of Battalion 3-16. In 1982, the US negotiated access to
        airfields in Honduras and established a regional military training
center
        for Central American forces, principally directed at improving
fighting
        forces of the Salvadoran military.

        In 1994, the Honduran Rights Commission outlined the torture and
        disappearance of at least 184 political opponents.  It also
specifically
        accused John Negroponte of a number of human rights violations. Yet,
back
        in his office that day in 1982, John Negroponte assured us that he
had
        no idea what had happened to the women we were looking for.  I had
to
        wait 13 years to find out.  In an interview with the Baltimore Sun
in1996
        Jack Binns, Negroponte's predecessor as US ambassador in Honduras,
told
        how a group of Salvadorans, among whom were the women we had been
        looking for, were captured on April 22, 1981 and savagely tortured
by
        the DNI, the Honduran Secret Police, before being placed in
helicopters
        of the Salvadoran military. After take off from the airport in
        Tegucigalpa, the victims were thrown out of the helicopters.  Binns
told
        the   Baltimore Sun that the North American authorities were well
aware
        of what had happened and that it was a grave violation of human
rights.
        But it was seen as part of Ronald Reagan's counterinsurgency policy.

        Now in 2001, I'm seeing new ripples in this story.  Since President
Bush
        made it known that he intended to nominate John Negroponte, other
people
        have suddenly been "disappearing", so to speak.   In an article
        published in the Los Angeles Times on March 25 Maggie Farley and
Norman
        Kempster reported on the sudden deportation of several former
Honduran
        death squad members from the United States.  These men could have
provided
        shattering testimony against Negroponte in the forthcoming Senate
        hearings.   One of these recent deportees just happens to be General
Luis
        Alonso Discua, founder of Battalion 3-16.  In February, Washington
revoked
        the visa of Discua who was Deputy Ambassador to the UN.  Since then,
        Discua has gone public with details of US support of Battalion 3-16.

        Given the history of John Negroponte in Central America, it is
indeed
        horrifying to think that he should be chosen to represent our
country at
        the United Nations, an organization founded to ensure that the human
        rights of all people receive the highest respect.  How many of our
Senators,
        I wonder, let alone the US public, know who John  Negroponte really
is?

        Sister Laetitia Bordes, s.h.
        


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